L’herpès génital est une infection virale contagieuse et sexuellement transmissible (IST). Cette maladie se manifeste par poussées, localisées sur les organes génitaux. Les signes de l’infection génitale sont évocateurs : éruption cutanée, démangeaisons parfois accompagnées de fièvre. Le médecin mettra en place un traitement contre la crise car le virus ne peut être supprimé. Il informera également le patient sur la prévention de l’herpès génital.
1- L’herpès génital, qu’est-ce que c’est ?
L’herpès génital est une infection sexuellement transmissible fréquente. Elle toucherait 20 % de la population sexuellement active, en France, dont plus particulièrement les jeunes adultes entre 25 et 35 ans. L’herpès génital se transmet lors de rapports sexuels ou bucco-génitaux. Ses symptômes sont pénibles et récidivants, et peuvent perturber la vie sexuelle des patients.
Après la primo-infection, le virus reste dans l’organisme et se manifeste ensuite, plus ou moins régulièrement, sous la forme de poussées. Cette infection peut présenter un risque grave de contamination de l’enfant lors de l’accouchement, au contact des lésions de la mère.
2- Symptômes et diagnostic de l’herpès génitalRisque de récidives de l’herpès
La primo-infection au virus herpès simplex (VHS) débute 7 à 21 jours après le contact sexuel infectant. Lorsque les symptômes sont visibles, l’herpès se manifeste :
- Chez l’homme par une balano-posthite (inflammation du gland et du prépuce) avec urétrite (inflammation de l’urètre) ;
- Chez la femme par une vulvo-vaginite aiguë fébrile (inflammation de la vulve et du vagin) avec méatite ou cervicite (atteinte du méat urinaire ou du col utérin).
L’herpès génital est généralement dû au virus herpès simplex de type 2 (HSV-2), mais le HSV-1 (impliqué surtout dans l’herpès buccal) peut également être en cause.
Il existe également de nombreuses formes asymptomatiques d’herpès génital : la moitié des sujets infectés ne présentent aucun symptôme. Le virus peut être présent de manière intermittente sur les muqueuses : la personne infectée l’ignorant, elle va le transmettre à son/ses partenaire(s).
Quand ses manifestations sont apparentes, le diagnostic de l’herpès est avant tout clinique. Toutefois, il est recommandé, en cas de doute, d’effectuer un prélèvement au niveau des lésions pour avoir la confirmation qu’il s’agit bien d’un herpès génital. En sachant que ses symptômes sont évolutifs. Il n’y a aucun intérêt, en revanche, à faire une prise de sang pour rechercher une séropositivité à l’herpès.
3- Evolution de la crise d’herpès
La crise d’herpès se développe en plusieurs étapes et à différents niveaux :
- À l’endroit de l’éruption cutanée, le patient ressent des démangeaisons et des brûlures fugaces ;
- Entre 24 et 48 heures plus tard, de petites vésicules apparaissent, groupées en bouquets sur les régions atteintes. Elle prennent la forme de petites bulles remplies d’un liquide transparent ;
- Des symptômes généraux peuvent se manifester (fièvre, malaise) ;
- Quelques jours après, les vésicules éclatent pour laisser place à de petites érosions suintantes douloureuses ;
- C’est ensuite l’apparition de croûtes qui signent la fin de la crise qui dure en général huit jours.
Les muqueuses génitales atteintes chez les femmes sont la vulve, l’entrée vaginale et la région anale ; chez les hommes, le gland, le fourreau, le sillon balano-préputial et la région anale. La lésion herpétique est douloureuse, ne repose pas sur une base indurée et s’accompagne d’adénopathies. Elle est contagieuse pendant 2 semaines.
4- Risque de récidives de l’herpès
Après une première crise d’herpès génital, 50 à 70 % des patients ne souffriront plus de manifestations herpétiques. Les autres présenteront des récidives fréquentes (récurrences). Parmi les facteurs déclenchants à même de réactiver l’herpès, on trouve le stress, les menstruations, la grippe, la corticothérapie, une baisse de l’immunité, notamment chez les patients malades du sida (VIH) … Sa réactivation peut intervenir plusieurs années après la première crise. Il semblerait toutefois que les rechutes soient plus fréquentes durant l’année qui suit la primo-infection qu’au cours des années ultérieures.
Au moment de la crise, le virus resté en sommeil (on parle de virus latent) dans les ganglions lymphatiques rejoint la peau, en suivant le parcours des nerfs, et provoque les lésions. Les récurrences se présentent sous forme de vésicules sur le pénis, la vulve, le col de l’utérus, mais parfois également sur les fesses ou les jambes. Elles sont annoncées par une douleur locale que le patient apprend à reconnaître.Plus l’infection primaire a été sévère, plus les patients ont tendance à présenter des récidives. A long terme, elles tendent à s’espacer et devenir moins fréquentes.
5- Traitement de l’herpès génital
Il n’existe pas de traitement définitif. De fait, le remède contre l’herpès génital traite la crise, mais ne permet pas de supprimer le virus, qui reste à l’état latent dans les ganglions lymphatiques entre les poussées.
Bien que souvent utilisés, les antiviraux par voie locale n’ont pas fait la preuve formelle de leur efficacité. Lors de la primo-infection, le traitement peut-être associé à un médicament contre la douleur, de type antalgique.
Le traitement repose sur l’utilisation de substances antivirales par voie systémique, le plus souvent orale (comprimés ou solutions buvables), que ce soit pour la primo-infection ou pour les récidives. A noter qu’il existe des résistances en cas d’immunodépression.
En cas de récidives fréquentes (au moins 6 par an), le traitement antiviral administré en continu est utile pour espacer ou raccourcir les récurrences. Ces traitements à prendre tous les jours pendant neuf mois à un an semblent bien tolérés, mais il est préférable de les interrompre chaque année quelques semaines, pour voir s’il est nécessaire de continuer. Une évaluation par le médecin tous les six à douze mois est recommandée. Il est également important de traiter la douleur car elle peut être intense. L’application de Clareva®, un gel à base de triglycérides oxydés disponible en vente libre en pharmacie, soulage la douleur en 24 heures et favorise une cicatrisation plus rapide des lésions.
Prévention de l’herpès génital
Comme dans toute infection sexuellement transmissible, il faut penser à traiter le(s) partenaire(s). L’herpès fait partie de ces virus très contagieux et donc hautement transmissibles. Les rapports sexuels doivent être protégés (préservatif ou condom) pendant toute la durée du traitement. A noter que lors des poussées, le préservatif ne protège pas complètement contre la transmission du virus – la transmission se faisant de muqueuse à muqueuse. Il vaut mieux éviter les rapports pendant cette période. C’est le cas notamment lorsque les lésions sont situées sur la peau ou certaines parties génitales telles que la vulve et les testicules. Attention, la contamination est possible de la bouche au sexe, et réciproquement.
En dehors des poussées, si votre partenaire n’a jamais été en contact avec le virus, il est conseillé d’utiliser un préservatif pour limiter les risques de transmission si le virus est présent. Chaque année, 8 à 12 % de partenaires indemnes sont infectés, et plus souvent des femmes. Si vous souffrez d’herpès labial, évitez les contacts bucco-génitaux. Faites également attention à bien vous laver les mains si vous touchez votre bouche.