Les céphalées sont plus connues sous le nom de “maux de tête”. Elles peuvent devenir un véritable handicap pour les patients. Céphalée de tension, céphalée secondaire, maladie de Horton, angiomes… Il existe différentes formes de maux de tête. Le traitement repose la plupart du temps sur la prise de médicaments : paracétamol, aspirine, ou encore des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Céphalées : définition
Une céphalée est une douleur ressentie au niveau de l’extrémité céphalique, c’est-à-dire communément du crâne. Elle est le plus souvent un symptôme fréquent et banal. Il est alors sans gravité et passager. Cependant, son caractère chronique peut parfois traduire une maladie sous-jacente, signe d’altération de la santé.
Les céphalées en chiffres
Les migraines sont un problème de santé publique majeur. Selon l’OMS, 50% % de la population adulte souffre de céphalées courantes, ce qui place la céphalée au dixième rang mondial des pathologies les plus invalidantes tous sexes confondus, et au cinquième rang pour les femmes.1
Causes et symptômes des différentes céphalées
Les céphalées peuvent avoir diverses origines et s’exprimer à travers différents symptômes nécessitant une consultation chez le médecin.
Les céphalées de tension
La douleur est souvent lancinante, sans localisation précise, d’intensité modérée, non pulsatile (c’est-à-dire sans sensation de battements suivant ceux du coeur). Elle donne en général la sensation d’une pesanteur ou d’un serrement. Elle prédomine souvent en fin de journée, peut être épisodique ou permanente. Elle peut s’accompagner de symptômes comme une sensation de tension musculaire chronique autour du crâne ou au niveau de la nuque.
Les céphalées secondaires
Elles concernent :
- Une affection ORL (sinusite) ;
- Une affection stomatologique ;
- Une affection ophtalmologique (glaucome) ;
- Un traumatisme crânien ou des plaies de la face ou du cuir chevelu doivent être recherchées. Il existe toujours des signes locaux (au niveau de la zone souffrante) qui orientent vers de telles affections, le plus souvent banales : un mal de tête isolé ou de type migraineux ne doit jamais faire penser d’emblée à une cause locale et mérite, avant toute consultation chez un médecin spécialiste ou un examen complémentaire, un examen médical auprès du médecin généraliste.
L’artérite temporale (maladie de Horton)
Elle touche les personnes âgées qui se plaignent de céphalée. L’artère temporale est visible, douloureuse, dure et augmentée de volume. L’état général est altéré, et des douleurs articulaires aux épaules et hanches sont souvent associés (douleurs des ceintures), voire des signes ophtalmologiques (réduction du champ visuel voire perte complète de la vision d’un oeil) en cas de complications.
Le diagnostic est évoqué devant l’augmentation importante de la vitesse de sédimentation (VS), marqueur d’une inflammation majeure. Le risque de thrombose de l’artère ophtalmique est important et impose la prise en urgence de corticoïdes. Le diagnostic est confirmé par un prélèvement de l’artère temporale (à distance, car il ne doit pas retarder la prise de corticoïdes, ce qui pourrait provoquer une cécité définitive d’un oeil).
L’insuffisance circulatoire cérébrale (ICC)
- L’insuffisance circulatoire cérébrale carotidienne (artères cérébrales en avant du cou) se traduit par des céphalées frontales ou fronto-pariétales (en avant et sur le dessus de la tête) siégeant du côté de l’artère rétrécie, avec parfois un souffle de l’artère carotide audible à l’auscultation au niveau du cou et des épisodes neurologiques déficitaires transitoires (trouble de parole régressif par exemple), troubles de la sensibilité et de la motricité… Une échographie doppler et l’artériographie de l’artère carotide permettent de confirmer le diagnostic. Une intervention chirurgicale est souvent possible. L’aspirine et le clopidogrel sont les médicaments de choix, avant et après l’opération, pour réduire le risque d’aggravation ou de complication, en raison de leur effet antiagrégant plaquettaire.
- L’insuffisance circulatoire cérébrale vertébro-basilaire (artères cérébrales en arrière du cou) se traduit par des céphalées postérieures, parfois déclenchées par des mouvements du cou et s’accompagnant de signes d’insuffisance vertébro-basilaire : vertiges, troubles ophtalmologiques (réduction champ visuel du côté gauche ou droit ou bilatéral, trouble de la sensibilité et de la coordination), syndrome de Claude Bernard Horner.
- Deux syndromes neurologiques rares avec céphalée sont également à citer :
- Le syndrome de Wallenberg (associant des troubles complexes de la sensibilité, des troubles de la parole, de la déglutition, ainsi que le signe de CBH) ;
- Le “locked-in syndrome” qui provoque une paralysie complète de tout le corps du malade à l’exception de la verticalité des mouvements des yeux, sans trouble de la conscience (patient ne pouvant plus rien faire ou dire à part bouger les yeux de haut en bas).
- L’insuffisance circulatoire cérébrale vertébro-basillaire est de traitement difficile et l’atteinte est le plus souvent définitive.
- Les angiomes
- Le caractère fixe des douleurs et les signes neurologiques associés font évoquer des angiomes. Le diagnostic sera confirmé par l’imagerie (scanner, IRM).
- Les lésions expansives (hypertension intracrânienne – HIC)
- Les céphalées sont violentes et accompagnées de vomissements faciles, soulageant temporairement les douleurs.
- Un bilan neurologique soigneux peut retrouver 6 types de cause :
- Les hématomes post-traumatiques ou spontanés (contusion cérébrale, hématome sous-dural, extra-dural (à l’intérieur ou à l’extérieur de la membrane enveloppant le cerveau) et intra-cérébral) ;
- Les tumeurs intracrâniennes ;
- Les abcès du cerveau et d’autres infections intracérébrales ;
- Les causes vasculaires en cas d’hypertension artérielle grave ou d’hémorragie méningée (évoquée devant des douleurs brutales en coup de poignard, insupportables chez un patient non migraineux) ;
- Les hydrocéphalies (production anormalement augmentée du liquide céphalo-rachidien qui entoure le cerveau et la moelle épinière) ;
- Les HIC bénignes (peu grave à l’exception du risque de cécité au long terme en l’absence de traitement) de causes très nombreuses et variées.
Les syndromes méningés
En cas de méningite, la céphalée est intense, permanente, exagérée par la toux et la flexion de la nuque. La raideur de cette dernière est évidente, souvent associée à des vomissements et à une difficulté à supporter la lumière ambiante (photophobie).
La ponction lombaire permet le diagnostic : méningite (ou méningo-encéphalite en cas de signes neurologiques) ou hémorragie méningée.
La consultation en cas de maux de tête
L’interrogatoire du patient doit être très précis (type et siège de la douleur, chronique ou signes d’accompagnement, circonstances déclenchantes, mode évolutif, etc.). L’examen des symptômes réalisé par le médecin doit être complet et en particulier rechercher des signes neurologiques et ORL.
Examens et analyses complémentaires
En dehors des cas complexes nécessitant un bilan complet, quelques examens complémentaires sont parfois utiles selon les données de l’interrogatoire du médecin pour s’assurer de la santé globale du patient :
- Fond d’oeil ;
- Électroencéphalogramme ;
- Numération des cellules sanguines ;
- Vitesse de sédimentation ;
- Parfois scanner (voire IRM) ou ponction lombaire (pour éliminer une méningite ou hémorragie méningée, urgences vitales à traiter le plus rapidement possible).
Néanmoins, la plupart du temps, l’interrogatoire et l’examen clinique du médecin suffisent pour identifier l’origine des céphalées.
Quand une céphalée doit-elle être prise en charge ?
Quelques causes de céphalées non banales qui imposent une prise en charge médicale :
- Migraines ;
- Poussées graves d’hypertension artérielle ;
- Algies vasculaires de la face ;
- Traumatisme crânien grave (hématomes sous-dural et extra-dural, hémorragie méningée…) ;
- Céphalées associées aux affections des vaisseaux sanguins, du système vasculaire (malformation vasculaire, Accidents vasculaires cérébraux, hémorragie méningée, maladie de Horton) ;
- Prise de certains médicaments, substances toxiques ou drogues ;
- Processus expansifs intracérébraux (tumeur, abcès) ;
- Céphalée liée à une anomalie du métabolisme : anémie ou polyglobulie ;
- Céphalée liée à une affection des os du crâne, cervicale (cou), ophtalmologique (oeil), ORL et stomatologique ou bucco-dentaire.
Traitement des maux de tête
Il correspond au traitement de la cause quand il est possible. Il permet, le plus souvent, de soulager les douleurs et les symptômes à moyen terme.
Dans les autres cas, les médicaments utilisés sont nombreux :
- L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
- Le paracétamol seul ou associé à la codéine ;
- Parfois un anxiolytique ou un antidépresseur est nécessaire (céphalées chroniques résistantes aux antalgiques habituels) ;
- En cas de migraine, les triptans s’avèrent efficaces.
Les médecines douces et les alternatives naturelles ont également trouvé une place ces dernières années dans le traitement des maux de tête.
Prévention
Il est possible d’envisager un traitement préventif lorsque les maux de tête sont chroniques ou ne sont pas soulagés par les antalgiques habituels. Plusieurs mesures existent :
- Tentez de diminuer les sources de stress dans votre vie autant que possible (n’hésitez pas à tester la relaxation, la sophrologie, le sport, la méditation…) ;
- Prêtez particulièrement attention à votre poste de travail : beaucoup de douleurs proviennent d’une mauvaise position ou d’une posture prolongée sur une chaise, devant un ordinateur… Pensez également aux lunettes de repos si vous en avez besoin ;
- Privilégiez une alimentation anti-migraine : alcool, fromage, chocolat, fruits acides (citrons, oranges ..), glaces, tomates, etc. sont à éviter ;
- Dormez suffisamment ! Le manque de sommeil peut être à l’origine de maux de tête ;
- Faites de l’exercice physique plusieurs fois par semaine (sans vous épuiser ou dépasser votre condition physique) : l’activité physique régulière est une méthode naturelle pour prévenir et diminuer progressivement les crises de migraine ;
- Limitez le temps passé devant les écrans (ordinateur, téléphone, télévision…).