Détecté plus tôt, le cancer de l’endomètre est plus facile à traiter. Mais faute de symptômes caractéristiques, le diagnostic est souvent tardif. Découvrez avec le Dr Isabelle Ray-Coquard du département d’Oncologie médicale adulte du Centre Léon Bérard (Lyon), les symptômes qui doivent vous alerter et les examens permettant de poser avec certitude un diagnostic.
Symptômes du cancer de l’endomètre
Du fait d’une évolution généralement lente, le cancer de l’endomètre (ou du corps de l’utérus) ne se signale pas par des symptômes très caractéristiques. Parmi les principaux signes qui doivent vous alerter, on peut citer :
- Des saignements vaginaux après la ménopause ;
- Chez les femmes plus jeunes, des saignements entre les règles, pertes sanguinolentes en dehors des règles, règles durant plus de sept jours ;
- Des pertes malodorantes ;
- Des douleurs dans le bas-ventre ;
- Une perte de poids inexpliquée.
” Si d’autres cas de cancers de l’endomètre ou de cancers colorectaux sont identifiés dans la famille ou chez la patiente, une enquête génétique familiale sera alors mise en œuvre” précise Dr Isabelle Ray-Coquard. Car dans 2 à 10 % des cas, le cancer du corps de l’utérus est lié à une prédisposition héréditaire, principalement un syndrome de Lynch associé à un sur-risque de cancers colorectaux, de l’endomètre ou de l’ovaire.” Même si ces symptômes ne traduisent pas forcément un cancer – la plupart peuvent être liés à des problèmes gynécologiques bénins -, ils doivent conduire à consulter. Même si la probabilité d’identifier un cancer de l’endomètre suite à ces symptômes est faible, il faut garder à l’esprit que plus la tumeur est détectée tôt, mieux elle pourra être traitée” souligne le Dr Isabelle Ray-Coquard. C’est grâce à ces consultations que le carcinome de l’endomètre de type 1 (le plus fréquent des cancers de l’endomètre) est le plus souvent détecté tôt avec un taux de guérison élevé.
Diagnostic du cancer de l’endomètre
Le diagnostic du cancer de l’endomètre repose sur plusieurs examens dont le principal est l’examen d’une biopsie du tissu potentiellement tumoral, mais ce n’est pas le premier examen mis en œuvre.
Examen clinique et gynécologique
Le diagnostic repose sur un examen général et un interrogatoire clinique pour identifier les facteurs de risque et lister les symptômes recensés par la patiente (type, durée…). S’il fournit des indices, l’examen gynécologique ne pourra aboutir à un diagnostic. Il permettra cependant de confirmer les saignements et l’absence de lésions au niveau du col. La palpation peut parfois aboutir à la découverte d’une masse utérine.
Echographie endovaginale
” Une échographie endovaginale va rechercher une formation intra-utérine et préciser l’épaisseur de l’endomètre” précise le Dr Ray-Coquard.
IRM
L’IRM permet une étude de l’utérus et des organes pelviens dans tous les plans de l’espace. La lésion se manifeste par un épaississement de l’endomètre, plus ou moins hétérogène, mais peut ne pas être visible en IRM. Cet examen d’imagerie permet également de donner une première évaluation de l’extension de la maladie.
Examen anatomopathologique d’un échantillon de tissu
Le diagnostic positif repose sur l’étude des tissus et des cellules de la supposée tumeur. Pour cela, plusieurs techniques sont possibles pour disposer d’un échantillon représentatif : une biopsie ou un curetage. ” L’ exploration de la paroi interne du corps utérin à l’aide d’un endoscope ( hystéroscopie), est l’examen principal, en l’absence d’infection cervicovaginale. Il permet de visualiser les lésions endométriales, de préciser leur topographie, leur extension, de guider les biopsies et de réaliser un curetage biopsique, le plus souvent dans le même temps” précise le Dr Ray-Coquard.
Bilan d’extension
En cas de résultat positif, un bilan d’extension sera réalisé grâce à une IRM avec injection de gadolinium (ou mieux une IRM de diffusion). La recherche de métastases à distance de la tumeur (foie, poumon, os, cerveau) est réalisée si le cancer est de stade avancé de la maladie ou en cas de symptômes évocateurs.L’ensemble de ces examens permet de proposer le traitement le mieux adaptée à chaque patiente, selon le type de cancer, son degré d’extension, son degré d’agressivité, l’état général de la patiente et les éventuelles contre-indications au traitement. Le type de traitement est décidé par concertation entre le chirurgien, le radiothérapeute, le radiologue, et l’anesthésiste.