Le choléra, maladie très contagieuse aux symptômes brutaux, est un véritable fléau pour les populations pauvres. Quels sont les traitements contre cette maladie ? Quelle prévention est mise en place ? Voici ce qu’il faut savoir sur le choléra.
1- Qu’est-ce que le choléra ?
Le choléra est une infection bactérienne diarrhéique aiguë provoquée par le bacille de Gram négatif Vibrio cholerae, qui produit une toxine responsable des symptômes associés à la maladie, aboutissant à une déshydratation importante en quelques heures. Cette infection se transmet par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie. Le choléra est une maladie très contagieuse, dont il existe un traitement efficace qui consiste en une réhydratation intensive du patient ainsi qu’une recharge en électrolyte.
2- Epidémie de choléra
Plus de 200 sérogroupes de Vibrio cholerae ont été identifiés, mais seuls deux d’entre eux, O1 et O139, sont associés au syndrome clinique cholérique capable de produire de larges épidémies.
Le choléra sévit de façon endémique dans les zones tropicales humides d’Afrique et d’Asie et de façon épidémique dans certains pays d’Amérique Latine ainsi que dans les zones sèches (Sahel). Il existe depuis toujours une zone d’endémie en Inde (delta du Gange et du Brahmapoutre) et au Pakistan avec quelques incursions en Orient et en Égypte. En France, d’après le bilan du mois de mai 2022 de Santé Publique France, le choléra est une maladie importée rare sur le territoire. Le choléra est une maladie à déclaration obligatoire en France, c’est pourquoi les cas sont gérés dans les délais les plus brefs pour éviter l’épidémie. Chaque année depuis 2000, entre 0 à 2 cas sont déclarés en France.
Le choléra en quelques chiffres
- L’Afrique est le continent le plus touché : les cas signalés représentent chaque année plus de la moitié des cas dans le monde ;
- Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, avec 21.000 à 143.000 morts, chaque année dans le monde.
3- Transmission : comment se transmet le choléra ?
La contamination se fait par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par la bactérie. Les fortes concentrations de population associées à une hygiène défaillante jouent également un rôle majeur dans le développement d’une épidémie. Les selles diarrhéiques libérées en grande quantité sont responsables de la propagation des bacilles dans l’environnement et de la transmission oro-fécale. Dans les endroits où l’eau potable n’est pas protégée contre la contamination fécale, le choléra peut donc se propager extrêmement rapidement.
Choléra : quels sont les facteurs de risque ?
La maladie sévit surtout dans les pays où le niveau socio-économique est faible et où les conditions d’hygiène sont défectueuses, à cause de mauvaises conditions de vie. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces facteurs, associés à une forte concentration de population, favorisent le développement des épidémies de choléra.
4- Quels sont les symptômes du choléra ?
L’incubation est courte, entre 12h et 5 jours après l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminée. La plupart des personnes infectées ne manifestent pas de symptômes. Il y a des signes de la maladie chez 25% des patients touchés :
- Une diarrhée liquide en jet (plusieurs litres par jour) ;
- Des vomissements ;
- Un sentiment d’angoisse.
Ces troubles digestifs majeurs provoquent :
- Une fatigue importante ;
- Une soif intense ;
- Des crampes musculaires traduisant la déshydratation massive.
La fièvre n’est pas un symptôme du choléra.
5- Diagnostic du choléra
Le diagnostic du choléra est d’abord clinique chez les patients souffrant d’une diarrhée aigüe sévère. Des tests pour V Cholerae sont ensuite réalisés sur les échantillons de selles. Une confirmation est ensuite nécessaire par une mise en culture bactérienne ou par test PCR.
6- Quels sont les risques du choléra pour la santé ?
Une fois dans l’intestin, la bactérie sécrète la toxine responsable des symptômes du choléra. V Cholerae peut entraîner une importante déshydratation. Le patient perd des électrolytes (minéraux) et de l’eau, jusqu’à 15 litres par jour.
En l’absence de traitement, la mort peut survenir au bout de 1 à 3 jours la plupart du temps par collapsus cardiovasculaire, dans les manifestations les plus sévères de la maladie. Chez les personnes qui manifestent des symptômes, 10, à 20% déclarent une maladie sévère. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.
7- Traitement du choléra
Le traitement du choléra repose sur la réhydratation par voie orale ou intraveineuse afin de compenser les pertes digestives d’eau et d’électrolytes. Dans les cas graves, les antibiotiques en cures de 3 jours (antibiotiques tétracyclines, Bactrim forte) sont donnés. Cependant, on retrouve de plus en plus de souches multirésistantes aux antibiotiques, d’où l’importance de la réhydratation et surtout de la prévention.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, avec une prise en charge rapide et adaptée, le taux de létalité devrait se maintenir en dessous de 1%. Elle préconise le zinc en traitement d’appoint chez les enfants de moins de 5 ans pour réduire la durée d’une diarrhée.
8- Prévention du choléra
Quelques précautions élémentaires sont souvent suffisantes :
- Boire uniquement de l’eau bouillie ou de l’eau en bouteille ;
- Éviter de manger des fruits de mer, légumes et fruits crus (sauf les fruits qui peuvent être pelés) car la cuisson détruit le bacille ;
- Les aliments congelés contaminés sont dangereux s’ils sont consommés crus ;
- Les aliments séchés, en boîtes ou irradiés dans de bonnes conditions sont inoffensifs.
Peu de risque de contamination dans les pays industrialisés
En raison de la grande dose infectieuse nécessaire pour la contamination, le choléra n’est pas facilement transmissible dans les pays dotés de systèmes sanitaires appropriés. Il faut qu’il y ait une contamination globale des aliments ou de l’eau potable, mais ceci est toutefois extrêmement improbable, du fait du traitement de l’eau.
9- Vaccination contre le choléra
Un vaccin est disponible pour prévenir le choléra, mais son efficacité n’est pas totale et elle est limitée dans le temps. Il existe 2 vaccins buvables qui assurent une protection d’une durée maximale de 3 ans. Ils sont dorénavant plus recommandés que le premier. Il est important de rappeler qu’il n’existe pas encore de vaccin induisant une protection à long terme contre le choléra. Les premières mesures à prendre pour prévenir la maladie débutent donc par l’amélioration de l’hygiène générale.