• 9 November 2024
Fièvre typhoïde et paratyphoïde : symptômes, contagion et traitement

La fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes sont des infections bactériennes. La maladie s’observe dans les pays où les conditions d’hygiène sont défectueuses (zone tropicale). Le traitement diminue la fréquence des complications et doit être entrepris en milieu hospitalier. Certaines mesures d’hygiène sont indispensables. Différents antibiotiques peuvent être utilisés.

La fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes, qu’est-ce que c’est ?

La fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes sont des infections bactériennes. Les sujets malades et les sujets porteurs sains (qui hébergent la bactérie mais ne présentent pas de signes cliniques) représentent la principale source de contamination. Les bactéries responsables de l’infection appartiennent à la famille Salmonella.

D’après l’Institut Pasteur, 20 millions de nouveaux cas dans le monde sont répertoriés chaque année faisant ainsi 200 000 morts. En France, environ 100 à 250 cas d’infection à Salmonella Typhi sont répertoriés chaque année depuis 2003. L’incidence annuelle en France est environ 0.2 pour 100 000 habitants. 

Transmission : comment attrape-t-on l’infection ?

La transmission est oro-fécale par ingestion d’eau ou d’aliments souillés. La bactérie colonise d’abord les ganglions lymphatiques intestinaux avant de se retrouver dans le sang. Les symptômes de la maladie sont liés à la libération d’une toxine par la bactérie.

Causes et facteurs de risque de la fièvre typhoïde

La maladie s’observe dans les pays où les conditions d’hygiène sont défectueuses (zone tropicale). La maladie est rare en France, correspondant à des cas d’importation des pays chauds (voyageurs) ou à des personnes originaires de pays endémiques (Afrique, Asie, Amérique Latine), d’après l’Institut Pasteur. 

La bactérie responsable de la maladie est Salmonella typhi (pour la fièvre typhoïde) et Salmonella paratyphi A, B, C (pour les fièvres paratyphoïdes).

Globalement, la fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes sont très similaires cliniquement, la différence principale étant le fait que la fièvre typhoïde est plus grave et parfois mortelle. 

Symptômes de la fièvre typhoïde

Il est habituel de distinguer 3 phases :

  • La phase d’incubation (entre la contamination et les premiers symptômes) dure 2 semaines ;
  • La phase d’invasion (1er septennaire) associe une fièvre élevée (40°), des maux de tête, des insomnies, des vertiges, des épistaxis ( saignement de nez), une anorexie (perte d’appétit), des nausées, diarrhée ou constipation. Le diagnostic repose sur l’absence de vaccination, la notion d’un séjour récent en zone tropicale ;
  • La phase d’état (2ème septennaire) associe une fièvre élevée (40°), une diarrhée, des troubles de la conscience.

La consultation médicale

Lors de la consultation, le médecin constate que :

  • Le pouls est moins rapide que ne le voudrait l’ascension de la température corporelle (70 à 80 battements/minute) ;
  • La palpation de l’abdomen retrouve une rate augmentée de volume (splénomégalie) ;
  • Une éruption de taches rosées apparaît sur le thorax et l’abdomen ;
  • Une ulcération de l’amygdale peut également se voir.

Examens et analyses complémentaires

À la phase d’invasion (1er septennaire), on note l’absence d’hyperleucocytose (le nombre de globules blancs dans le sang n’augmente pas à l’inverse de la plupart des autres infections bactériennes) et les hémocultures mettent en évidence la bactérie.

À la phase d’état (2ème septennaire), on note une leucopénie (diminution du nombre de globules blancs dans le sang). Le diagnostic repose sur l’isolement de la bactérie à partir des hémocultures et/ou des coprocultures (les selles du patient sont mises en culture dans des conditions particulières permettant la mise en évidence de la bactérie). À ce stade de la maladie, la mise en évidence d’anticorps dans le sang spécifiques de la bactérie conforte également le diagnostic.

Évolution de la fièvre typhoïde : complications pour la santé

Certaines complications peuvent émailler l’évolution de la maladie :

  • Hémorragies digestives et perforations intestinales (moins de 1 cas sur 10) ;
  • Cholécystite (infection de la vésicule biliaire, 1 cas sur 100), pouvant être à l’origine de rechutes de la maladie ;
  • Atteinte cardiaque ou ostéo-articulaire.

Les rechutes sont fréquentes (7 % environ) et se manifestent dans le mois suivant l’arrêt du traitement.

Traitement de la fièvre typhoïde

Le traitement diminue la fréquence des complications et doit être entrepris en milieu hospitalier. Certaines mesures d’hygiène sont indispensables : déclaration obligatoire de la maladie aux autorités sanitaires, isolement du patient et désinfection. Différents antibiotiques peuvent être utilisés. En premier lieu, un traitement antibiotique de la classe des céphalosporines de 3ème génération ou des fluoroquinolones est prescrit, mais le médecin peut aussi prescrire une aminopénicilline (pénicilline A), du thiamphénicol ou du cotrimoxazole. À noter que de plus en plus de souches sont résistantes à un ou plusieurs antibiotiques, notamment aux fluoroquinolones : on parle de bio résistance.

L’antibiothérapie est instaurée pendant 10 à 15 jours. Le médecin y associe une réhydratation par voie intraveineuse si nécessaire. Il est pratiqué 2 coprocultures à 48 heures d’intervalle à la suite du traitement pour s’assurer de la guérison complète du patient.

Prévention de la fièvre typhoïde avec les mesures d’hygiène

La prévention de la fièvre typhoïde et des fièvres paratyphoïdes repose sur deux principes dont l’un concerne les mesures d’hygiène. 

Il s’agit de la lutte contre le péril fécal, pour l’hygiène de l’eau et des aliments. Voici quelques conseils afin de minimiser vos risques de contamination :

  • Faire bouillir ou désinfecter toute eau avant de la boire – des comprimés et du liquide désinfectants sont disponibles dans les pharmacies – et préférer les produits embouteillés commercialement ;
  • Peler les fruits et légumes ;
  • Éloigner les mouches de la nourriture ; 
  • Attention aux glaçons, aux crèmes glacées et le lait non pasteurisé, qui peuvent facilement être contaminés ;
  • Cuire tous les aliments ;
  • Attention aux crustacés, salades, fruits et légumes crus ;
  • Ne pas manger les aliments ou les boissons offertes par les vendeurs ambulants.

Prévention de la fièvre typhoïde avec le vaccin

La deuxième mesure préventive est le vaccin contre la fièvre typhoïde.

La vaccination contre la fièvre typhoïde est recommandée pour les voyageurs (adultes et enfants de 2 ans et plus) devant effectuer un séjour prolongé ou dans de mauvaises conditions dans des pays où l’hygiène est précaire et où la maladie est présente, en particulier en Inde et dans les pays voisins. Il existe actuellement deux vaccins commercialisés : le Tyavax® et le Typhim Vi®

La vaccination doit être réalisée 15 jours avant le départ en voyage. Elle consiste en une injection intramusculaire suivi d’un rappel 3 ans après. L’immunité contre la fièvre typhoïde apparaît 15 jours environ après l’injection du vaccin. L’efficacité protectrice du vaccin est de l’ordre de 70% et dure au moins 3 ans.

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