Les hémorroïdes sont provoquées par la dilatation anormale de veines situées au niveau de l’anus et du rectum. Elles peuvent être internes ou externes. Voici les symptômes d’une crise hémorroïdaire, les facteurs qui favorisent leur apparition et les traitements existants pour les soigner.
Les hémorroïdes : définition
Les hémorroïdes sont des dilatations des veines situées dans la sous-muqueuse du canal anal qui joue un rôle physiologique dans la continence en contribuant à la fermeture de l’orifice anal.
On distingue sous l’appellation d’hémorroïdes, l’atteinte de deux structures vasculaires distinctes :
- Le plexus hémorroïdaire externe, dont l’atteinte forme des hémorroïdes externes.
- Le plexus hémorroïdaire interne, dont l’atteinte forme des hémorroïdes internes.
Les causes des hémorroïdes
Une crise hémorroïdaire peut avoir pour origine :
- Des troubles du transit intestinal (constipation ou diarrhée) ;
- Chez la femme : phase prémenstruelle, grossesse, accouchement… (Voir aussi notre article consacré aux hémorroïdes pendant la grossesse)
- La sédentarité.
D’autres facteurs favorisants ont une responsabilité discutée :
- Certains sports : cyclisme, équitation…
- Les professions exposées : chauffeurs, pilotes…
- L’alimentation : épices, alcool…
- Certains médicaments : antidépresseurs…
- Des médicaments locaux : suppositoires, lavements, savonnages irritants…
Les symptômes d’une crise hémorroïdaire externe
Les hémorroïdes externes sont visibles au-dessous de l’anus. La maladie hémorroïdaire peut se traduire cliniquement par trois types de signes qui sont déjà des complications :
- Les saignements ou rectorragies ;
- La perception d’une boule dans l’anus ;
- La douleur anale ;
- Des démangeaisons.
Les rectorragies
L’hémorragie hémorroïdaire est typiquement faite de sang rouge rutilant survenant à la fin des selles. Généralement peu abondante, elle tache le papier toilette ou éclabousse la cuvette.
Elle peut être à l’origine d’une anémie par sa répétition.
L’aspect rouge vif du saignement signifie que la maladie hémorroïdaire est plus artérielle que veineuse. Il existe en effet d’importantes communications artério-veineuses au niveau des plexus.
Perception d’une boule anale
La procidence hémorroïdaire est l’extériorisation des hémorroïdes internes. Le patient consulte alors pour une boule sortant par le canal anal à l’occasion des selles, à l’effort ou bien en permanence. L’examen proctologique permet une classification de la procidence selon le stade évolutif guidant les indications thérapeutiques :
- Stade I : hémorroïdes faisant saillie dans le canal anal lors des efforts de poussée sans s’extérioriser ;
- Stade II : hémorroïdes s’extériorisant à l’effort mais réintégrant le canal anal spontanément ;
- Stade III : hémorroïdes s’extériorisant à l’effort mais réintégrant le canal anal après la pression des doigts ;
- Stade IV : procidence hémorroïdaire permanente.
La perception d’une boule dans l’anus peut également correspondre à une thrombose hémorroïdaire mais dans ce cas, c’est surtout pour la douleur anale que le patient consulte.
Douleur anale
Permanente, elle oriente vers une thrombose ou un abcès ; pulsatile, elle fait rechercher un abcès. Provoquée par la défécation, elle oriente vers une fissure anale.
La thrombose est une complication fréquente des hémorroïdes. Elle pose des problèmes pratiques différents selon qu’elle siège au niveau des plexus hémorroïdaires externes ou internes. Il s’agit en fait le plus souvent de la constitution d’un hématome plutôt que d’une thrombose véritable. Il n’y a aucun risque d’embolie pulmonaire et l’évolution est toujours bénigne.
La thrombose hémorroïdaire externe est la plus fréquente.
Typiquement elle débute brutalement par une douleur anale intense, permanente, présente la nuit, indépendante des selles, empêchant parfois la position assise. Dès l’inspection de la marge anale, le médecin constate une tuméfaction sous-cutanée, bleutée, dure et douloureuse à la pression, correspondant au caillot, parfois associée à un œdème. L’évolution immédiate se fait vers une disparition des symptômes en quelques jours. Parfois la nécrose spontanée du sac contenant le caillot entraîne un saignement qui soulage le malade. Plus tard, elle peut laisser comme séquelle un repli cutané : la marisque.
Les marisques sont des replis cutanés indolores au niveau de la marge anale, volontiers étiquetés hémorroïdes externes par les patients. Elles doivent aussi être différenciées des condylomes acuminés. Elles ne nécessitent aucun traitement sauf si elles sont associées à un prurit qu’elles peuvent entretenir, ou à la demande du malade pour raison esthétique ou pour difficultés à l’essuyage.
Examens et analyses complémentaires
L’existence de symptômes évocateurs impose un examen proctologique complet en position genu pectorale (patient à genoux sur la table d’examen) avec anuscopie et rectoscopie. Au moindre doute le médecin complète cet examen par une coloscopie afin d’éliminer une lésion organique située plus haut.
Traitement des hémorroïdes
Les mesures hygiéno-diététiques
Elles reposent sur des conseils utiles :
- Hygiène de vie régulière évitant tous les excès ;
- Supprimer les épices et les boissons alcoolisées ;
- Régulariser le transit intestinal. En cas de constipation fréquente, suivre un régime riche en fibres alimentaires, éviter les laxatifs stimulants et alterner les laxatifs osmotiques, de lest ou lubrifiant ;
- En cas de démangeaisons de l’anus, remplacer le papier hygiénique habituel par du coton imbibé de lotion à base d’huile d’amande douce…
Les médicaments
Les traitements locaux (pommades, crèmes) sont très efficaces.
La chirurgie
L’indication du traitement chirurgical peut être posée d’emblée devant une procidence hémorroïdaire permanente (stade III) ou une thrombose hémorroïdaire interne circulaire irréductible. Ailleurs, la chirurgie ne sera indiquée qu’après échec des traitements médicaux et instrumentaux bien conduits et devant une maladie hémorroïdaire invalidante.
Le traitement des thromboses utilise surtout l’excision, chaque fois qu’elle est possible. Elle est réalisable au cabinet du médecin sous anesthésie locale à la xylocaïne.
Les formes semi-circulaires ou circulaires, souvent très œdémateuses, peuvent nécessiter une hémorroïdectomie (ablation des hémorroïdes) en urgence. Cette intervention est bien codifiée et ses résultats à long terme sont excellents lorsqu’elle est pratiquée par un opérateur entraîné. Les soins postopératoires sont essentiels. Ils ont pour but de faciliter le transit intestinal et de favoriser la cicatrisation.