Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, avec plus de 50 000 nouveaux cas par an. Le cancer du sein touchera une femme sur huit au cours de sa vie. Comment le reconnaître ? Quels en sont les facteurs de risques et les symptômes ?
L’essentiel à savoir sur le cancer du sein
D’après Santé Publique France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France. Il est également la première cause de décès par cancer chez la femme. Au niveau mondial, plus de 2,2 millions de cas de cancer du sein ont été signalés en 2020, selon l’OMS.
Pour ces raisons, l’épidémiologie de cette tumeur est surveillée de près par les autorités sanitaires et des actions de prévention sont mises en place afin de détecter au plus tôt des cellules malignes. En effet, pour le cancer est détecté et pris en charge tôt, plus les chances de guérison augmentent.
D’après l’Institut National du Cancer, dépisté tôt, le cancer du sein est de bon pronostic : 87 % des femmes atteintes d’une tumeur mammaire vivront au moins 5 ans après le diagnostic et 76 % vivront au moins 10 ans après.
Grâce au dépistage et aux progrès médicaux, l’incidence et la mortalité de ce cancer tendent à diminuer d’année en année.
Facteurs de risque du cancer du sein
Certains facteurs de risque ont pu être identifiés (une femme qui présente ces facteurs aura plus de risque qu’une autre de développer un cancer du sein).
D’abord, plus on avance en âge, plus le risque est élevé : deux tiers de ces cancers surviennent effectivement après 50 ans. L’histoire familiale ensuite : un cancer du sein d’une parente du premier degré, mère ou sœur, multiplie le risque par quinze. Les cancers héréditaires sont rares : seulement 5 % des femmes souffrant d’un cancer du sein sont porteuses d’une prédisposition génétique qu’elles transmettent à leurs filles.
L’histoire personnelle est un autre de ces facteurs déclenchant : le risque de survenue d’un second cancer du sein est quatre à cinq fois plus élevé que la moyenne. L’imprégnation hormonale joue aussi. Schématiquement, plus elle est forte et prolongée, plus le risque est élevé. Autrement dit l’absence de grossesse, une puberté précoce ou une ménopause tardive sont des circonstances favorisantes de cancer du sein.
Signalons encore d’autres possibles facteurs de risque :
- Le mode de vie occidental ;
- Une alimentation riche en graisses animales et faible en fibres ;
- L’obésité augmente les taux d’œstrogène et donc le risque de cancer du sein ;
- Les perturbations du cycle circadien (horloge biologique interne) : il a été mis en évidence que le travail en horaires atypiques augmentait les risques de développer un cancer du sein.
A l’inverse, certains facteurs limitant le risque de cancer du sein sont parfois avancés comme une vie active, l’allaitement maternel ou un régime équilibré.
L’autosurveillance et l’autopalpation
La plupart des tumeurs cancéreuses sont détectées par les femmes elles-mêmes. Ainsi, il est important pour vous de connaître les changements naturels de votre poitrine au cours de votre cycle menstruel. Prêtez attention à vos seins, lorsque vous changez de vêtements ou lorsque vous prenez un bain… Attention, ne sombrez pas dans une angoisse perpétuelle, vous ne devez pas obligatoirement surveiller vos seins tous les jours. Procédez cependant régulièrement à des palpations, et si vous êtes anxieuse suite à un changement constaté, référez-en à votre médecin sans attendre.
Quels sont les premiers symptômes ? Sont-ils silencieux ?
Boule et tumeur à l’intérieur du sein chez la femme
La première chose à surveiller est l’apparition de grosseurs dans le sein. Dans la majorité des cas, ces grosseurs sont bénignes et ne constituent pas une tumeur, mais un kyste ou un adénome fibreux. Cependant, par mesure de prudence, contactez votre médecin dès l’apparition de ces anomalies.
Lorsqu’elle est cancéreuse, la grosseur se manifeste la plupart du temps sous la forme d’une boule aux contours irréguliers. “Elle est dure, ne varie pas avec le cycle et les règles, adhère à la peau en profondeur et n’est pas mobile”, précise le Dr Nasrine Callet, gynécologue-oncologue à l’Institut Curie.
Douleur et ganglions durs au niveau de l’aisselle
La présence de masse(s) dure(s) au niveau des aisselles peut être le signe d’un cancer qui se propage aux ganglions axillaires. Il est important de consulter.
Rougeur du mamelon et peau d’orange sur les seins
- L’apparition d’une peau d’orange, d’une rondeur ;
- Des anomalies de la peau, telles que des fossettes, une ride à sa surface ;
- Le mamelon devient rentrant ;
- Une grosseur ou une enflure sous l’aisselle ;
- Un écoulement par le mamelon ou une rougeur sur le mamelon ; ces deux derniers cas sont très rares.
Un changement de taille et de forme des seins
Des changements de la taille ou la forme du ou des seins doivent également alerter. Une rougeur, un oedème ou une chaleur au niveau du sein peuvent être le signe d’un cancer inflammatoire.
Les signes et symptômes tardifs
Si le cancer n’est pas diagnostiqué dans ses premiers stades, la tumeur va grossir et se propager dans d’autres parties du corps. L’Institut national du cancer rappelle que la tumeur peut alors entraîner :
- Une douleur osseuse ;
- Une perte de poids ;
- Des nausées ;
- Une perte d’appétit ;
- Une jaunisse ;
- Un essoufflement ;
- Une toux et une accumulation de liquide autour des poumons (épanchement pleural) ;
- Des maux de tête ;
- Une vision double ;
- Une faiblesse musculaire.
Est-ce douloureux ?
La douleur n’est pas, en soi, un symptôme du cancer du sein. “En général une tumeur ne fait pas mal, sauf dans les formes avancées, inflammatoires”, précise le Dr Callet.
Par ailleurs, de nombreuses femmes ressentent des douleurs aux seins à l’approche de leurs menstruations.
Si l’examen de vos seins vous inquiète suite à la découverte de symptômes anormaux, contactez sans attendre votre médecin ou votre gynécologue. Il ne s’agit que très rarement d’un cancer, mais si c’est le cas, plus sa prise en charge sera précoce et plus le traitement sera efficace.
Dépistage : comment le détecter et savoir si on a un cancer du sein ?
Enfin, si vous avez un ou plusieurs de ces facteurs de risque, pensez à l’éventualité d’un cancer et soumettez-vous aux examens de dépistage que vous suggère votre médecin.
La mammographie permet ainsi de reconnaître un cancer du sein avant de découvrir une grosseur à la palpation. Dans le cadre du dépistage organisé, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser une mammographie tous les deux ans, et tous les ans pour celles qui présentent un risque élevé. Un mammogramme est une radiographie aux rayons X des seins. Pendant l’examen, la poitrine est légèrement compressée entre deux plaques métalliques. Cet examen ne dure que quelques minutes et est indolore.
Seules la palpation et la mammographie permettent de détecter une petite tumeur. Ainsi, plusieurs pays possèdent un programme national de dépistage du cancer du sein. Pour la localisation de cette tumeur comme pour les autres, la précocité du diagnostic du cancer du sein est en effet un gage de bon pronostic.