• 19 September 2024
L'obésité : causes, symptômes, risques et traitement

L’obésité est défini par l’OMS comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle. Problème de santé publique, les conséquences de l’obésité sur la santé et la qualité de vie du patient sont multiples et peuvent être graves. Quelles peuvent être les causes ? Quelle prise en charge est proposée ? Doctissimo fait le point.

Qu’est-ce que c’est ?

Définition

L’obésité est un excès de tissu adipeux (ensemble de la graisse du corps), par opposition à la graisse maigre qui correspond au poids des muscles.

Ce surplus de masse grasse se traduit par un poids élevé. En pratique, le taux de masse grasse est mesurée indirectement par le poids. Le seuil de poids qui définit l’obésité repose sur le risque de surmortalité liée à l’excès de poids.

Mesure de l’obésité

L’obésité peut être définie par l’indice de masse corporelle IMC (BMI en anglais). L’Indice de masse corporelle est calculé selon la formule :

Poids (kg) / Taille au carré (m2)

Exemple : Poids = 55 kg, Taille = 1, 60 m => BMI = 55/ (1, 60X1,60) = 55/ 2, 56 = 21,48 donc l’IMC d’une personne de cette taille et de ce poids sera de 21,48.

 BMI
Corpulence idéale18,5 à 24,9
Surcharge pondérale ou “embonpoint”25 à 29,9
Obésité modérée30 à 34,5
Obésité sévère35 à 39,9
Obésité très sévère ou morbidesupérieur à 40

D’autres définitions basées sur la notion de poids idéal existent mais sont très peu utilisées de nos jours :

  • Formule de Broca : Poids idéal en kg = Taille en cm – 100
  • Formule de Lorentz : chez l’homme = Taille en cm -100 – (Taille – 150)/4 chez la femme = Taille en cm -100 – (Taille-150)/2
  • Certaines assurances vie américaines (Metropolitan Life Insurance Company) utilisent la formule suivante : Poids idéal en kg = 50 + 0,75 X (Taille en cm – 150)

On peut mesurer le taux de tissu gras de différentes manières :

  • Mesure du pli cutané à l’aide d’un compas spécial en divers endroits du corps (région de l’épaule, hanche, abdominale, …) : des tables de correspondance établissent le lien entre épaisseur du pli cutané et graisse totale.
  • Impédancemétrie permettant d’avoir une estimation de chaque secteur du corps (masse maigre, masse grasse, eau…)

Prévalence

L’obésité touche de plus en plus de personnes, les hommes comme les femmes. Sa prévalence (nombre de cas) est de 17% des adultes en France, 13% dans le monde, ce qui représente 650 millions de personnes à travers le monde, tous pays confondus.

Un chiffre qui ne cesse de progresser, on peut s’attendre à plusieurs millions d’obèses supplémentaires dans les années qui viennent, adultes comme enfants. Soulignons aussi qu’il existe des variations selon les pays, selon les régions, selon les ethnies et la classe sociale.

Causes et facteurs de risque

L’origine de l’obésité est multifactorielleassociant des facteurs génétiques et d’environnement.

Prise de poids

L’obésité est liée à un apport calorique supérieur aux besoins énergétiques du sujet, entraînant un stockage d’énergie sous forme de tissu adipeux et une prise de poids : la consommation d’aliments et donc les apports d’énergie sont supérieurs aux dépenses.

La cellule adipeuse (adipocyte) est une cellule constituée principalement par des lipides (triglycérides). Le stockage de graisses entraîne une augmentation de volume de ces adipocytes, ou de leur nombre en cas d’obésité plus importante ou selon l’âge de début de l’obésité.La régulation se fait sous contrôle nutritionnel (selon l’alimentation), hormonal (hormones mâles et femelles) et selon la localisation des graisses dans l’organisme.

Il existe chez des personnes prédisposées des facteurs favorisants tels que :

Causes organiques

Dérèglement endocrinien 

Causes neurologiques (entraînant un trouble de la prise alimentaire)

  • Traumatismes ;
  • Encéphalite ;
  • Syphilis ;
  • Tumeur.

Causes génétiques

  • Syndrome d’Alström ;
  • Syndrome de Bardet-Biedl.

Ces syndromes associent obésité, hypogonadisme, souvent petite taille et retard mental.

En dehors de ces causes, l’obésité est d’origine multifactorielle.

Il semble exister une prédisposition familiale, par troubles de l’appétit, par habitudes alimentaires, par une augmentation du nombre d’adipocytes impartis à la naissance.

Certains événements favorisent l’obésité chez les sujets prédisposés :

  • Le stress ou la dépression qui conduisent souvent à des troubles du comportement alimentaire (grignotages, épisodes impulsifs conduisant à une hyperphagie…) ;
  • L’arrêt brutal de l’activité physique chez un sportif ;
  • Le sevrage tabagique ;
  • Les épisodes de la vie génitale chez la femme.

Les signes de la maladie

Les signes peuvent être ceux de la maladie causale de l’obésité.

Ils sont surtout ceux du retentissement de l’obésité sur l’organisme.

La consultation

Il permet de préciser la réalité de l’obésité, notamment par les mesures décrites ci-dessus.

Il étudie la répartition des graisses et définit le type d’obésité :

  • Type androïde : prédominance à la partie supérieure du corps (taille, thorax) avec un rapport tour de taille sur tour de hanches >1 ;
  • Type gynoïde : prédominance au niveau du bassin, des hanches avec un rapport taille sur hanche < 0,8 ;
  • Type mixte.

Il vérifie l’absence ou l’existence d’autres facteurs de risque cardiovasculaires ( hypertension artérielle…), recherche une éventuelle cause de l’obésité et étudie le retentissement du surpoids.

Examens et analyses complémentaires

Des examens peuvent confirmer le dérèglement endocrinien (dosage de TSH, de cortisol…)

Ils permettent d’étudier le retentissement métabolique de l’obésité :

  • Glycémie à jeun à la recherche d’un diabète ;
  • Bilan lipidique (cholestérol total, LDL et HDLcholestérol, triglycérides) ;
  • Acide urique.

Evolution de la maladie

L’obésité non prise en charge peut avoir des conséquences néfastes sur la santé :

  • Complications cardiovasculaires, en particulier pour l’obésité de type androïde : risque d’infarctus du myocarde, d’ insuffisance cardiaque, d’hypertension artérielle, d’accidents neurologiques, vasculaires…
  • Complications respiratoires : essoufflement important, syndrome d’apnées du sommeil associées à un endormissement dans la journée ( syndrome de Pickwick) ;
  • Complications rhumatologiques : arthrose de la colonne vertébrale, hernies discales, arthrose de la hanche, des genoux…
  • Troubles digestifs : calculs de la vésicule, stéatose hépatique (foie graisseux), hernie hiatale…
  • Tumeurs cancéreuses plus fréquentes.

Mais aussi sur la qualité de vie du patient1 : 

  • Perte de confiance en soi causée entre autres, par la stigmatisation de l’obésité, oubliant que c’est une maladie ; 
  • Mauvaise image de soi ;
  • Frein à l’embauche, problèmes au travail ; 
  • Surcroit de la dépression et de l’anxiété ;
  • Troubles alimentaires ; 
  • Evitement de l’activité physique et des soins médicaux par peur d’être jugé. 

Traitement

L’obésité nécessite une prise en charge globale, prenant en compte les différents aspects psychologiquesmédicaux et environnementaux. Un suivi médical régulier s’impose à la mise en route et au soutien de la prise en charge. Celle-ci est possible grâce à une équipe pluridisciplinaire : le médecin généraliste, le médecin nutritionniste, si besoin un professionnel de l’activité physique et un psychologue. 

Il existe 37 centres spécialisés dans la prise en charge de l’obésité (CSO), présents en métropole et en outre-mer, et rattachés à des établissements de santé, publics ou privés.

Un parcours de soins spécifique de l’enfant et de l’adolescent en situation de surpoids ou d’obésité existe. Coordonné et gradué, il doit s’inscrire dans la durée pour être efficace.

Équilibre nutritionnel

Une enquête alimentaire préalable est réalisée. Elle permet de déterminer un programme d’alimentation hypocalorique, c’est-à-dire une diminution des apports caloriques habituels, de façon équilibrée (respect des proportions idéales en glucides, lipides et protéines).

Le régime s’articule autour de 3 repas par jour, avec un repas du soir plus léger que le midi.

Parfois de simples conseils nutritionnels, avec suppression des erreurs alimentaires, peuvent suffire à la perte de poids. Ce programme est établi par le médecin nutritionniste.

Dans des situations particulières, un régime plus restrictif transitoire peut être mis en place. Si le régime doit être inférieur à 800-1000 calories par jour, une surveillance médicale stricte, le plus souvent au cours d’une hospitalisation, s’impose.

Activité physique

Une activité physique doit être associée, dans la mesure des possibilités de la personne, afin d’améliorer l’efficacité de la diététique. C’est un adjuvant indispensable, permettant d’augmenter les dépenses énergétiques. Un minimum de 150 minutes d’activité par semaine est un objectif à atteindre.

L’activité ne doit pas être forcément très intensive, mais soutenue, très régulière (pluri-hebdomadaire si possible) : marche, vélo, natation, gymnastique… 

De plus, c’est une bonne aide sur le plan psychologique.

Médicaments

Certains médicaments permettent de limiter l’absorption intestinale des lipides : en France, le seul autorisé est l’orlistat. Selon la HAS, “au regard de son efficacité modeste, des effets indésirables, notamment digestifs, et des interactions médicamenteuses (entre autres avec les anticoagulants et les contraceptifs oraux), la prescription d’orlistat n’est pas recommandée”.

Il y aussi des gommes accélérant la sensation de satiété en gonflant dans l’estomac, des plantes facilitant l’élimination rénale peuvent être des compléments utiles.

Des médicaments à visée psychologique, contre la dépression peuvent être prescrits. Il existe également des thérapies de groupe, des thérapies comportementales. 

Les coupe-faim ne sont plus utilisés. De même que les extraits thyroïdiens, les diurétiques, car ils ne sont pas efficaces à long terme et entraînent des effets secondaires parfois mortels.

Les régimes particuliers peuvent entraîner des pertes de poids rapides et importantes, mais jamais efficaces à moyen et long terme, car ne permettent pas de connaître et d’appliquer par la suite une alimentation équilibrée.

Des hospitalisations en maison diététique pour des cures peuvent être proposées.

Il existe enfin des méthodes chirurgicales, dont les indications doivent être bien étudiées :

  • Le bypass, une opération qui a pour but de modifier la morphologie du tractus digestif haut ;
  • La gastrectomie longitudinale ou sleeve qui est une réduction de l’estomac par section verticale. 
  • L’anneau gastrique qui vise à réduire le volume de l’estomac est proposé en cas d’obésité majeure, avec retentissement métabolique.  Ce traitement nécessite un avis positif d’un chirurgien, d’un endocrinologue et d’un psychiatre ;
  • Les techniques de liposuccion ou de plastie abdominale en cas de surcharge pondérale très localisée et après stabilisation du poids par régime.

Ces opérations sont réalisées dans des centres spécialisés dans la prise en charge de l’obésité (près d’une quarantaine en France). 

Une fois l’amaigrissement obtenu, il s’agit de stabiliser son poids par une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un suivi médical de soutien en milieu spécialisé.

L'obésité : causes, symptômes, risques et traitement

L'obésité : causes, symptômes, risques et traitement

L’obésité est défini par l'OMS comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle. Problème de santé publique, les conséquences de l'obésité sur la santé et la qualité de vie du patient sont multiples et peuvent être graves. Quelles peuvent être les causes ? Quelle prise en charge est proposée ? Doctissimo fait le point.

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