Les mycoses vaginales sont des infections extrêmement fréquentes. Elles représentent 20 % des examens pratiqués par les laboratoires. La gêne et la douleur sont telles qu’elles obligent le plus souvent à consulter en urgence un médecin. Zoom sur ces affections intimes.
75 % des femmes ont une mycose vaginale au moins une fois dans leur vie. Cette infection bénigne se soigne avec un traitement simple et il existe de nombreux moyens et de produits pour éviter les récidives, assez fréquentes.
1- Définition : qu’est-ce qu’une mycose vaginale ?
Il s’agit d’une infection génitale généralement bénigne. Elle est engendrée par un champignon de type levure, la plupart du temps par le Candida Albicans, qui se trouve naturellement dans l’appareil génital.
2- Les causes de la mycose vaginale
À l’origine des mycoses génitales, on retrouve souvent le même champignon de la famille des levures : le Candida albicans. Il est capable d’affecter n’importe quelle partie de l’organisme : bouche, pharynx, oesophage, peau, intestin, mais le plus souvent le vagin.
La plupart du temps, il ne provoque pas de troubles. Toutefois, sur les 25 % de femmes porteuses de ce champignon, 75 % d’entre elles en auront au moins une dans leur vie. Pour deux-tiers d’entre elles, l’infection résulte d’une modification de l’équilibre naturel de la flore vaginale. Pour le tiers restant, la contamination est externe, par contact sexuel ou avec un objet infecté.
L’équilibre fragile de la flore vaginale
Il faut rappeler qu’elle est constituée de bactéries qui ont pour rôle de protéger le vagin des infections grâce à l’acidité qu’elles produisent. Ainsi, chez les femmes en bonne santé, la composition microbienne de la flore vaginale est en parfait équilibre. Pourtant, un changement des conditions comme l’excès de l’acidité du vagin et le déséquilibre de la flore vaginale peuvent favoriser la multiplication de champignons.
3- Facteurs de risques
Pourquoi des micro-organismes naturellement inoffensifs deviennent un problème ? Cette modification peut être liée à de nombreux facteurs :
- Grossesse ;
- Diabète ;
- Maladies endocriniennes ;
- Acidité du vagin ;
- Période menstruelle ;
- Stress ;
- Certaines pilules contraceptives ;
- Prise d’antibiotiques ;
- Teneur accrue de sucre dans les sécrétions vaginales ;
- Contamination de l’intestin ;
- Matières synthétiques ou vêtements serrés, protège-slip ;
- Hygiène intime excessive ;
- Agressions chimiques par des savons acides et par le chlore des piscines ;
- Infection par le virus du sida (cas très rares).
4- Les symptômes
Une fois l’infection vaginale déclarée, les symptômes ne trompent pas :
- Démangeaisons permanentes de la vulve et de l’entrée du vagin ;
- Pertes blanches épaisses et crémeuses ;
- Brûlures du vagin pendant les mictions ;
- Rapports sexuels de plus en plus douloureux ;
- Vulve rouge vif et gonflée.
Les pertes : un symptôme distinctif
Le principal symptôme étant les démangeaisons vulvaires, on peut la confondre avec des maladies dermatologiques telles que le psoriasis ou l’eczéma. C’est lorsque les démangeaisons sont accompagnées de pertes abondantes, inodores et épaisses qu’il peut s’agir d’une mycose.
5- Mode de transmission
La mycose vaginale n’est pas considérée comme une IST (infection sexuellement transmissible). Elle peut effectivement être réactivée lors de rapports sexuels non protégés, mais il ne s’agit pas de transmission à proprement parler. Toutefois, afin d’éviter les récidives, le partenaire devra être traité, en particulier s’il présente des symptômes de mycose sur son pénis.
6- Traitements des mycoses vaginales
Il existe deux possibilités pour traiter ces symptômes.
Le traitement systémique
Il s’effectue avec la prise d’un médicament antifongique (capsules ou comprimés) à prendre oralement. En passant par le flux sanguin, le médicament antifongique atteint les muqueuses où il détruit les champignons. Il est disponible uniquement sur ordonnance et nécessite donc la consultation de votre médecin traitant.
Celui-ci pourra également réaliser un prélèvement vaginal sur un écouvillon (sorte de grand coton-tige stérile) qui sera analysé au laboratoire pour déterminer quel est le micro-organisme incriminé et déterminer aussi le traitement le plus efficace pour l’éradiquer ou tout du moins le réguler à sa quantité normale.
Le traitement local
La mycose vaginale est traitée plus généralement par, un autre type de produit, des ovules vaginaux à introduire principalement le soir, y compris durant les règles. Il existe aujourd’hui des traitements monodoses (un seul ovule) ou de courte durée (sur 3 jours, un ovule à mettre tous les soirs pendant 3 jours), qui sont très efficaces. Ils sont généralement disponibles en pharmacie sans ordonnance.
Votre médecin ou votre pharmacien pourra également vous prescrire une crème ou une lotion à appliquer sur la peau et les muqueuses externes.
À noter : Certains médicaments comme les ovules sont disponibles sans ordonnance en pharmacie (ils ne sont donc pas remboursés). Toutefois, il faut être sûre que vous y êtes bien sujette, autrement il est déconseillé d’avoir recours à l’automédication sans consulter, surtout si vous êtes enceinte ou s’il s’agit de votre première mycose.